lundi 30 avril 2018

Clin d'oeil : "Fils de l'eau" de Gu Byeong-mo



"Si je vous dis que c'est sans intérêt, c'est surtout du point de vue des touristes qui appréhendent la rivière sous un angle architectural, avec une connaissance des paysages de rivière, et non comme un lieu de vie." Ainsi parle Gon, un homme vivant dans une chambre au bord d'un lac, une chambre louée sans jamais en payer le loyer mais qui rend service, un homme qui n'a jamais connu de femme, un homme qui vit "sa vie sur le tempo d'un adagio", un homme qui ne lit que de vieux journaux parlant de personnages et d'événements "futiles".

Cependant, Fils de l'eau, le roman de Gu Byeong-mo, ce n'est pas seulement l'histoire de Gon, l'enfant-poisson, recueilli par Khanga, un vieil homme vivant avec son petit-fils au bord de l'eau. Ni celle de Haeryu, une femme sauvée de la noyade par Gon et qui cherche peut-être à percer le secret de celui-ci. C'est l'histoire aussi de la rivière, violente, glaciale l'hiver et même par journée ensoleillée, avec son eau et ses algues, où se meuvent et se meurent des inconnus venus là par hasard ou lors d'une promenade ou, encore, parce qu'ils étaient là aussi pour y mourir. Une rivière vivante, pleine de remous qui vous entraînent dans cette curieuse histoire des ondes.

Gu Byeong-mo est une romancière sud-coréenne, auteur d'un autre roman, Les petits pains de la pleine lune, paru également aux éditions Philippe Picquier.



popstrap.com cookieassistant.com