mardi 26 décembre 2017

Le Mot de la Rédaction : 2017, l’année du cynisme. 2018, l’année qui suit



Pandore ouvrant la boîte des maux.
Tableau de John William Waterhouse
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L’on arrive au bout de cette année 2017, bien épuisante, sans qu’elle ait apporté un souffle nouveau, un répit, les conflits armés ayant à peine ralenti, toujours latents ou exacerbés. Et dans ce monde qui revêt de plus en plus les oripeaux de la déliquescence politique, du contrôle des réseaux de communication, d’une guerre culturelle qui officie sous des arcanes jouant à des enjeux qui n’augurent rien de bon - cela ira de mal en pis - les gens marchent au ralenti, faussement enjoués avec des semblants qui, à la fin, ne sont que spectres de vies.
Les naissances, les morts surviennent au cœur d'un jeu macabre entre un monde où la spiritualité est un bain de sang teinté de racisme et d’ostracisme purs, où la culture se vautre dans l’informel télévisé des jeux et des émissions qui se rient des téléspectateurs nourris à la bêtise encensée d’animateurs et d’humoristes répétant à satiété leurs vannes délirantes ou sectaires, où la littérature devient une coquille vidée par une logique commerciale qui défie le goût du lire et l’auteur qui s’interroge sur le but de son écriture.
Arabian People, Maghrebian World donne certainement dans le cynisme et livre ici des vérités éculées, s’interdisant tant bien que mal de se lamenter sur une boîte de Pandore, vidée depuis belle lurette, de ses maux jetés à tous vents, acculant l’Homme à l’autodestruction, jouant ainsi une pavane pour une Humanité exsangue.
Malgré tout cela, ce pessimisme exacerbé, cette pantomime tragique, gardons espoir et disons-nous que 2018 ne suivra pas.

mardi 19 décembre 2017

Clin d'oeil : Kim Jong-Hyun, l'adieu solitaire. Quand la solitude est ailleurs.


Ph. SHINee.
Il est des saisons où les vivants dédicacent de leur mort leurs adieux à ceux qui demeurent après eux. Il est des vivants qui, après un long parcours fait d’embûches ou de bonheur, ferment leur porte à jamais et l’on se dit : il était malade, il était âgé. Nous l’avons vu avec les adieux de Shadia, la chanteuse égyptienne, avec ceux des romanciers Jean Anglade, de Jean d’Ormesson, du chanteur français, Johnny Halliday, de la jeune actrice chinoise Xu Ting, emportée à l'âge de 26 ans par une leucémie. Décembre a fait pleuvoir ces départs comme la mort se penche sur bien d’autres peuples qui s’endorment dans les décombres rouge sang sans savoir s’ils seront demain parmi les vivants.

Ph. SHINee.
Et puis, il est des saisons où les vivants claquent leur porte sans crier gare, laissant le monde proche dans le désarroi et le sentiment de culpabilité : il était si jeune, pourquoi n’ai-je rien vu, n’ai-je rien compris, n'a-t-il rien dit. La mort en suicide est aussi terrible que celle donnée par le fusil. Celle de Kim Jong-Hyun, le chanteur et leader de SHINee, groupe K-pop sud-coréen. Il est parti, laissant cette lettre terrible où il nous interpelle : « Only I. I was utterly alone. It’s easy to talk about the end. » Adulé par la jeunesse sud-coréenne et à l’étranger, dont le groupe était classé au US Billboard World Albums du magazine nord-américain Billboard, Kim Jong-Hyun est parti, il y a deux jours à peine. Ces quelques mots sont insuffisants pour dire ce qu'il était, sa personnalité, ses espoirs profonds. De lui, l'on ne connaît que l'image publique, les moments où il offrait son sourire aux caméras ou aux photographes. Il est parti, avec sa douleur, dans le silence fracassant d'une chambre où personne n'était là pour lui dire les mots qui sauvent... « Lonely » est son récent et dernier titre, sa deuxième lettre d’adieu.



mercredi 6 décembre 2017

Jean Anglade, le chantre de l'Auvergne, n'est plus



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Quelques deux semaines précédant Jean d'Ormesson, le romancier français Jean Anglade a fait ses adieux, le 22 novembre dernier, aux vivants. Romancier qui ne se cadre ni parmi les romanciers-philosophes, ni dans le roman populaire et pourtant ! Imaginez une soixantaine de romans dont certains s'en rappelleront comme "Les puysatiers", "Les ventres jaunes" et ses romans prenant pour scène l'Auvergne.

Image associéePrix du roman populiste (1957) pour "L'Immeuble TAUB", Prix des libraires (1962) pour "La Foi et la Montagne", Prix Arverne (2007) pour "Le temps et la paille", Prix des Libraires, il a aussi écrit des biographies comme celle consacrée au romancier Hervé Bazin - souvenez-vous de "La vipère au poing" - et des ouvrages d'histoire.

Jean Anglade pour qui l'Auvergne était une "fourme inépuisable dans laquelle (il mordait) depuis plus d'un demi-siècle"était âgé de 102 ans.



10e Festival Strasbourg-Méditerranée 2017


Beauté du poème avec la poétesse syrienne Maram Al-Masri ; beauté musicale avec le quatuor Shezar ou le Ciccio Zabin Duo ; beauté voluptueuse avec la chorégraphie d'Ali Shahrour ; beauté cinétique avec En attendant les hirondelles de Karim Moussaoui ; beauté bouleversante avec Echo-réfugiés : les exilés d'une planète en danger, le documentaire d'Hélène Choquette et Jean-Philippe Duval ; beauté des sons, de la gestuelle, de l'oralité, de la réflexion, de l'image, du dialogue autour des expositions, des conférences, des rencontres.

Le festival Strasbourg-Méditerranée est plein d'originalité et de couleurs-lumières venues de toutes parts du Bassin méditerranéen. Nous n'en dirons pas plus et invitons nos lecteurs à prendre connaissance de ce que propose le festival qui, en dix ans, a bâti sa scène vivante autour des belles voix de la Méditerranée.





Programmation : http://strasmed.com/festival/programme-2017pdf/

Site : http://strasmed.com/festival/

STRASMED

Maison des Associations
1A, place des Orphelins
67000 Strasbourg
Tél. : +33 (0)3 88 75 51 17


mardi 5 décembre 2017

Clin d’œil d'adieu à Jean d'Ormesson



L'écrivain français, Jean d'Ormesson, a fait ses adieux, dans la nuit du lundi au mardi, au monde littéraire et à ses lecteurs. Son stylo à plume qu'il affectionnait tant et dont il préférait l'usage à tout autre forme scripturaire ne remplira plus de pages blanches mais le romancier nous laisse un impressionnant parcours littéraire depuis son premier roman, L'amour est un plaisir publié par les éditions Julliard en 1956 - il était alors âgé de 31 ans - jusqu'à celui de Guide des égarés - qui n'a rien à voir avec celui de Maïmonide - sorti en 2016. Jean d'Ormesson était membre de l'Académie française.

Il est l'auteur d'une quarantaine de livres et a été récompensé par le Prix Jean Giono pour Le rapport Gabriel, le Grand prix RTL-Lire pour La douane de mer, le Prix de la Paulée de Meursault pour 100 Meursault, le Prix Jean Giono pour Le rapport Gabriel, le Prix Scanno pour Histoire du Juif errant, le Prix Balzac pour Au plaisir de Dieu, le Prix Barbi Colombini, le Grand prix du roman de l'Académie française pour La Gloire de l'Empire, par le Prix Combourg pour Voyez comme on danse et le Prix Jean-Jacques Rousseau de l'autobiographie pour Je dirai malgré tout que cette vie fut belle (2016). Il a également reçu, en 1990, le Prix du Mémorial, grand prix littéraire d'Ajaccio pour Garçon, de quoi écrire et pour l'ensemble de ses œuvres.

Ce fut une vie belle !




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