mardi 14 mai 2013

Le Mot de la Rédaction : Pause



Arabian People, Maghrebian World fait une pause et reviendra bientôt !

La Rédaction laisse ouvertes ses portes aux talents et aux idées qui pourraient apporter un second souffle ! N'hésitez pas à lui en faire part via les commentaires ouverts exceptionnellement durant cette seconde quinzaine de mai !

F. C-A.



vendredi 10 mai 2013

Hassan Wahbi : s'absenter de soi-même


Hassan Wahbi.
Ph. Al-Manar.
Reprod. interdite
.
Comment dire le poème, lorsque le poète suffit à sa propre émotion et qu’il n’est point besoin d’autres émotions pour le parler, pour le chanter et pour l’expliquer ? Comment dire les mots ? Posés, là, gouttes d’inspiration transcendante que le sens philosophique a effleuré de son aile et lui a donné cette manière d’exister et que l’on ne saurait décrypter, les mots arrivent lentement au fil des pages, pierres d’un chemin que le poète Hassan Wahbi dénude jusqu’à se dénuder lui-même et oser révéler :
« S’absenter de soi-même
se reposer de sa propre maison
de sa propre peau, un peu,
quitter sa parole...
mais pour aller où ? »

Qu’écrire après un dépouillement de soi pour se vêtir du seul poème qui serait, en quelque sorte, le reflet scriptural de la parole poétique ? L’ Eloge de l’imperfection devient  alors un itinéraire non pas de lecture mais celui du questionnement de soi conduisant à « emprunter / plusieurs chemins / dans un seul ».

Dialogue du poète avec lui-même : un exercice habituel chez les poètes mais pas de cette manière-là, pas avec cet épurement qui vous laisse seul face à vous-même comme si vous étiez seul à parler au texte, à mesure de lecture. Peu de poètes arrivent à ce minimalisme pour penser ainsi et ce ne sont plus des gouttes d’inspiration transcendante mais des gouttes de soi, lancées sur les pages parcheminées d’un livre qu’on referme non pas pour l’oublier mais pour le rouvrir dans l’heure ou dans les heures qui s’ensuivront...

On ne saurait aller plus loin, parce que le faire, c’est empêcher le poème d’être ce néant métaphysique si plein de trop de tout, si plein de ces jours qui déroulent leur(s) vie(s) comme autant d’imperfections parties à la recherche de ces pays « inassouvis », dans leur inachèvement tant « l’abîme est là / au sein du souffle ».

Et parce que l’inassouvissement ne peut combler le « bruit des paroles », le poète aimerait « être l’étranger / de toute vie, / de toute supplique »...


Eloge de l’imperfection, Hassan Wahbi

Editions Al-Manar
96, bd. Maurice Barrès
92200 Neuilly-sur-Seine
Tél. : +33 9 53 09 50 74
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