samedi 25 septembre 2010

Talal Hammad : "Que faire si je n'étais pas né à Jérusalem ?"


Par Monia Boulila


L’écrivain palestinien Talal Hammad, homme à plusieurs facettes, est romancier, poète et nouvelliste mais aussi un homme de théâtre. Né à El-Qods en 1951, il fait ses études primaires et secondaires en Palestine, Talal Hammad entame ensuite des études supérieures en sciences sociales à la faculté de Beït Lahm, études qu’il délaisse pour faire des études en droit à l’Université de Montpellier en France (1980-1983). Ses activités artistiques et littéraires sont diverses et c’est à un jeune âge (dès 1972) qu’il les commence par la traduction et la publication de textes traduits de l’hébreux et du français dans différents journaux, revues et sites sur le web. De même, dès la création de l’activité théâtrale, en Palestine occupée (après 1967), il s’engage dans l’écriture des textes et comme acteur en interprétant certains rôles. De 1990 à 1994, Talal Hammad occupe le poste de secrétaire général du Centre palestinien (à l’Institut international de l’UNESCO). Dans la foulée, il devient membre-fondateur du comité de l’Institut international du Théâtre méditerranéen (membre du comité de 1991 à 1993). Participant à plusieurs manifestations culturelles et artistiques (9e festival du Printemps de Sbeïtla, ...), il a contribué à l’organisation du Festival international du théâtre (Matar…).

Tout à ses activités d’homme de l’écriture et de théâtre, Talal Hammad n’en a, pour autant, oublié son peuple et en tant que résistant palestinien, il fait l’objet de plusieurs procès et détentions pendant deux ans (de 1974 à 1976). Il se verra interdire aussi de se rendre à Beït Lehem par le gouverneur militaire. Toute sa poésie est un véritable réceptacle de la terre qu’il ne désavoue jamais, tout comme ses pairs de la littérature palestinienne ; la Palestine est cette pierre sur laquelle il écrit des mots faits de son souffle profond et qui se révèlent dans leur bouleversant questionnement :
« Que faire si je n'étais pas né à Jérusalem ?
Que dois-je faire si je n'étais Palestinien ?
؟À l'origine ? »

Talal Hammad fait partie de cette grande saga familiale de la poésie palestinienne : il n’oublie pas qui il est. Et l’on n’oublie pas qui fait l’objet de son chant très ancré dans le politique mais, aussi, dans la veine poétique ... la terre palestinienne.

■ Publications
- « Témoignages sur la porte d’El-Qods », recueil de nouvelles (Tunis, 1985),
- « Pluie sur la fenêtre », recueil de nouvelles (Syrie, 1990),
- « Mort suspecte et d’autres… », recueil de nouvelles (Syrie, 1993),
- « Visages et masques », roman (Jordanie, 2009).

■ Ouvrages à paraitre
- « Rosée sur la fleur de mon âme », recueil de poèmes,
- « Grand vent à l’extérieur », roman.

■ Pause poétique avec Talal Hammad

Seul sans ma mère !!!
Je me suis perdu à « El Qods »
Et je ne me suis pas retrouvé à Ariha
Je me suis cherché à Amman
Et à Tunis, on m’a demandé si je serais mort
Je suis revenu à moi-même
Pour constater que la mort vilaine
 M’a rendu orphelin
Et que je suis
Devenu solitaire
Partout dans tout le pays
Sans ma mère
Qui me protègerait de moi-même
Si je mourrais Loin…
De mon exil originel.
!!!و حيد بدون أمي
أضعتني في القدس
 ولم أجدني في أريحا
 وفي عمّان بحثتُ عنّي
 فسئلْتُ في تونس إن كنتُ قد متُّ
 فعدْتُ إليّ
 لأرى أنّ الموت اللئيم
 قد يتّمني
 وأننّي
 أصبحتُ وحيداً
 في كلّ البلاد
 بدون أمّي
 فمن يحمني منّي
 إذا ما متّ بعيداً
 عن منفاي الأصل؟

vendredi 17 septembre 2010

Hommage au barde Mohand U M'hand au Centre culturel algérien de Paris

Si Mohand U M’hand (U Mḥend n At Ḥmaduc) est, à l’heure d’aujourd’hui, le barde chéri par une multiplicité de personnes, d'artistes et d'écrivains en Algérie. Chantre de la liberté, de la fierté, de l’amour, il aura assisté à la destruction à Icheraiouen (Chéraïouia), son village qui deviendra sous l’occupation française Fort National puis, à l’indépendance algérienne, Larbaa Nath Irathen. Son père tué et son oncle paternel déporté avec beaucoup de Kabyles vers la Nouvelle-Calédonie, le poète prendra le chemin d’un long exil, portant à bout de bras le chagrin de la terre perdue, de ses espérances avortées et le destin ensanglanté de son peuple, avant de disparaître à l’âge de 63 ans.
Cent ans après sa disparition, il continue d’être au cœur de tous les exilés, lesquels retrouvent en sa poésie nomade la parole qui les aide à porter leur propre exil et à ne pas en mourir à force de désespoir : ses « Isefra » (Poèmes) seront publiés à plusieurs reprises et l’on connaît la grande traduction qu’en a faite l’écrivain Mouloud Mammeri en 1969. Depuis, de nombreux hommages lui ont été rendus comme son histoire en un film, « L’Insoumis » de Yazid Khodja ... mais les commémorations de Si Mohand U M’hand ne s’arrêteront pas en si bon chemin car il est de ceux dont l’étoffe est faite d’airain malgré la vanité de notre existence ici-bas ...

Temmut ta3zizt ur nemmzir
Lmut a tettextir
Rebbi iteddu deg nneqma
Ay akal ur t-et&eyir
Mm la3yun n ttir Ta3fumt-as a lmuluka
D azawali wer t-tehqir
D yelli-s n'lxir Mehrumet si lgâhennama
Cahh ! aray eccahh !
(La mort choisit / Dieu se mettant contre / Ma raison m'a abandonné / Je suis le fils dépravé. / Il faut donc me résigner / Puisque le lâche se fait craindre / Tant pis ! Ô mon âme, tant pis !)
Le chantre de la poésie kabyle sera à l’honneur, le 29 septembre prochain, au Centre culturel algérien à Paris.

mercredi 15 septembre 2010

Le Mot de la Rédaction : Adieu à Mohammed Arkoun


Mohamed Arkoun n'est plus. Il s'est éteint, ce mardi 14 septembre 2010 à Paris. Il était âgé de 82 ans.

J'ai été l'une de ses étudiantes à la Sorbonne Nouvelle et même si je n'appréciais pas son côté abrupte dans sa manière d'enseigner, il n'en demeure pas moins que je respectais le philosophe, le penseur Mohamed Arkoun qui a tenté d'apporter une réflexion critique à la pensée musulmane et a beaucoup travaillé sur l'approche historique et logique de l'islamologie. Il nous a appris, à nous ses étudiants, à travailler avec la rigueur qui s'impose en toute recherche, à ne pas se contenter d'a priori ou d'idées fumeuses qui ne serviraient en rien la recherche en islamologie ou en tout autre recherche...

Il a écrit de nombreux ouvrages dont "La fibre humaniste dans la pensée arabe", "La pensée fondamentaliste", "Vers une autre histoire de la pensée islamique", "L’Islam, l’Europe et l’Occident", "Où est la pensée islamique contemporaine", "La pensée islamique : critique et Ijtihad" (effort de réflexion pour l’exégèse du Coran), "Lectures du Coran", "Penser l'islam aujourd'hui". Ces dernières années, il avait animé une émission à Radio Orient où il avait explicité ce qu'il entendait, par exemple, par "islamique" et "musulman"...

Pour l'historien-philosophe, les doctrines étaient faites par des doctrinaux qui n'étaient pas forcément des croyants (émission "Islam" sur France2) et les musulmans de la première période de l'Islam n'étaient pas les musulmans du 10e siècle, à Baghdad ou à Damas. L'auteur de la "Critique de la Raison islamique" posait la question de "Pourquoi recourir à l'histoire ?" si ce n'est "pour analyser justement le sens de la Foi". Pour lui, la "Raison a quitté la foi islamique".

Reproche que lui font bien des musulmans de l'Islam ritualisé d'aujourd'hui et non plus spirituel ; pour eux, cette manière de faire l'exégèse du Coran en se référant à l'histoire n'étant pas recevable, le Coran étant Parole inamovible, ne pouvant faire l'objet de critique historique parce que message divin.

Son inhumation aura lieu à Casablanca (Maroc) et non pas, comme on aurait pu le penser, en France ou en Algérie... parce qu'il l'avait souhaité. Il sera inhumé vendredi. Son épouse Touria el-Yaakoubi et sa fille Sylvie assisteront à cet ultime voyage ...

Au revoir, monsieur le Professeur ...

F. C-A.

dimanche 12 septembre 2010

Ammar Banni : poète algérien, ambassadeur universel de la paix


Par Monia Boulila
Une rose de sable immergée sur une mer des dunes de sable, de l'Erg oriental/(Algérie). Une Sève d'un palmier des Oasis du sud-est algérien. Une inspiration jaillie par la grâce de ce paysage où se marient la pensée orientale et l’occidentale pour qu'elles produisent une diversité culturelle et une harmonie civilisationnelle. Une navette permanente afin d'enrichir les connaissances et des savoirs dont la finalité est d’affirmer une osmose interculturelle et interreligieuse.

Tel est l'univers du poète algérien Ammar Banni. Sa conviction personnelle ? Pour celui qui n'accepte pas une autre pensée, idée, culture ou religion, viendra un jour où il refusera la présence de ses proches ou de sa famille. Professeur, auteur de plusieurs poèmes en français et en anglais, la carte de visite d’Ammar Banni révèle un homme aux valeurs reconnues sur le plan international parce que son credo est comme le dit ce vers de l’un de ses poèmes : « vous êtes les fourmis de la paix/ qui se déplacent à travers le monde » en parlant de ceux qui oeuvrent pour la paix universelle. Ambassadeur universel pour la paix (Genève, France), il est membre de la « Love Foundation » (USA), membre de la Société mondiale des poètes (1) et de l’Institut de Relations internationales et Stratégiques/Paris (2) ainsi que de l’IFLAC (International Forum for the Literature and Culture of Peace).

Défenseur de la non-violence,  Ammar Banni a fait de nombreuses conférences comme à Atlanta, Paris, Milan, Astana, valorisant ainsi le rôle des arts et de la poésie dans les relations humaines universelles et la construction de passerelles entre les différentes civilisations et ethnies. Il a reçu le prix « Atlanta Peace Garden » (3) organisé par le Martin Luther King, Jr. National Historic Site /Atlanta (USA) sur le thème de « Peace through Non-violence » et il est également co-auteur du projet « Académie Universelle pour la paix » (4).

mardi 7 septembre 2010

Yassin Adnan, incontournable auteur de la littérature marocaine d’aujourd’hui

Par Monia Boulila

Yassin Adnan, né en 1970 à Safi (Maroc), est poète, nouvelliste et journaliste. Enseignant l’anglais à Marrakech, il est concepteur et présentateur de l’émission culturelle « Macharif » sur la première chaîne de télévision marocaine Al-Awla. Il n’est pas à confondre avec son frère et jumeau, Taha Adnan, également poète.
Il est connu pour ses diverses activités dans le monde de la culture, télévisuel, journalistique et littéraire car, membre de l'Union des écrivains du Maroc, il est l'un des fondateurs de la revue littéraire arabe Voix modernes (Marrakech, 1992) et de la publication L’algarade poétique (Marrakech, 1994). En sa qualité de journaliste, il est correspondant littéraire du journal arabe londonien El-Hayat, du magazine littéraire Dubaï Al-Thaqafiya et membre du comité de rédaction du magazine arabe Zawaya (basé au Liban).

Yassin Adnan est un auteur aux œuvres multiples dont les principales sont Cuademos numero 5, ouvrage collectif coécrit avec Eloy Tizon (édition bilingue arabe-espagnol, Editions Alfar-Ixbilia, Séville, 2009) ; Marrakech : secrets affichés coécrit avec Saad Sarhane et préfacé par Juan Goytisolo (édition bilingue arabe-français, Ed. Marsam, Rabat, 2008).

Poète fécond, il se détermine ainsi, qu’il en est conscience ou non : Si j’étais né Palestinien/ On m’identifierait à une Cause, mais il s’interpelle aussi par les univers transcendants comme L’insaisissable, de son poème Le lac de la cécité ou l’effroi ressenti à la traversée de La rue des morts » ou encore Le trottoir de l’Apocalypse sans toutefois se départir de sa plume trempée dans une ironie, certes légère, mais non pas sans faire grincer un peu les dents. Aujourd’hui, il compte à son actif plusieurs recueils de poésie : Je ne vois qu’à peine (Editions Dar An-Nahda, Beyrouth, 2007), Le récif de l’effroi, recueil traduit en français par Siham Bouhlal (Editions Marsam, Rabat, 2005), Trottoir de l’apocalypse (Editions Al-Mada, Damas, 2003) et Mannequins (Editions de l’Union des Ecrivains du Maroc, Casablanca, 2000). Cependant, ce nouvelliste qu’il est aussi, a publié un recueil de nouvelles Pommes de l’ombre aux Editions de la faculté des Lettres Ben M’Sik (Casablanca, 2006) et Qui croit aux lettres (Caravan Books, Delmar, New York, 1996).

Collaborant à diverses revues arabes et internationales avec la publication de poèmes, de nouvelles et d’articles, Yassin Adnan a participé à plusieurs manifestations poétiques et festivals à l’étranger, dans le monde arabe et en Europe comme le Festival international de littérature de Berlin, le Salon littéraire arabe de Bruxelles, le Festival Dubaï Al-Thaqafiya à Dubaï, le Swedish-Lebanese-Moroccan Meeting à Beyrouth.
Mais il n’en oublie pas pour autant ses pairs puisque son émission « Macharef » est consacrée aux auteurs du monde arabe et aux personnalités de la culture.
L’écrivain franco-marocain Salim Jay ne dit-il pas dans le Dictionnaire des écrivains marocains que la poésie de Yassin Adnan se distingue par un goût avéré pour la facétie et que c’est un poète qui ne se voit jamais comme un être supérieur aux créatures qu’il évoque avec tendresse ou ironie. Un autre auteur, non des moindres, Abdellatif Laabi lui-même, écrit dans l’anthologie « La poésie marocaine de l’indépendance à nos jours » que Yassin Adnan se distingue par un grain d’ironie, parfois poussée à la dérision ravageuse.

Prochaines publications
- Under the sheltering sky of North Africa (en anglais).
- Jeunes, Internet et démocratie (en arabe).

Extrait de Je te surprends par la fleur

A Imen (1)
Je vais te surprendre par la fleur
Par son feu vert
Par la nouvelle « Evelyne » de James Joyce
Par une danse des ballerines
Par la dernière nouvelle du Bosphore
Par les fleurs
Par le mâle des fleurs
Du balcon
De ce haut balcon
Pourquoi quand dorment les gens
Moi, je veille ?
Pourquoi qu’au moment où les gens perdent la foi,
Moi, je crois….. ?
Pourquoi la joie me torture ?
Pourquoi la pluie douce me torture et mouille mes rêves ?
Avant d’étaler mes miroirs
Sur une vieille fenêtre
Et puis….
Moi, je te désire
Je te désire au téléphone
Dans la guitare
Dans le réveil matinal
Dans la soirée d’hier
Dans le verre et dans l’après-verre
Dans les murmures et bien avant les murmures
Et dans l’entre deux
Mais les chansons qui étaient miennes
Dorment maintenant
Dans la panne de la radio
Hier, j’ai lu ton mail
J’ai eu une pensée à Armanoussa (2)
Et j’ai pensé à Jorji Zaidane (3)
Mais le Caire n’est pas Alep
Et le lait où j’ai nagé
En approchant ton sein
Est devenu fromage dans la mémoire
Pourquoi devrions-nous aimer ainsi, de loin
Tout en pensant aux pigeons voyageurs
Tout en pensant à la brillance
Qui éclaire l’esprit et que le cœur renie
Au vent du nord
Comment t’appelles-tu ?
Imen : m’a-t-elle dit
Mais mon chemin est un mécréant
Et encore plus de pêchés m’attendent
Elle a alors sourit...
(Traduction de Monia Boulila)

إلى إيمان

سأفاجئكِ بالوردةِ

بنارها الخضراء
سأفاجئكِ
بقصة "إيفلين" لجيمس جويس
برقصة الباليرينا
في قصة بوزفور الأخيرة
بالوردِ
بذَكَر الورد
بالشرفةِ
تلكَ العاليهْ

لماذا حينما ينامُ الناسُ
أسهرُ أنا؟
لماذا حينما تكفُر الخلائق
أومِنُ أنا؟

لماذا تعذِّبُني الفرحة
والمطرُ الخفيف يعذبني
ويبلّل أحلامي
قبل أن ينشر مراياي
على شُبَّاك قديم

ثم إنِّي أشتهيكِ
أشتهيكِ في الهاتف
وفي القيثارة
في الصحو باكراً
وفي سهرة الأمس
في الكأس وما بعدَها
في الهمس وما قبلهُ
وفي البين بين
لكنَّ الأغاني التي كانت لي
ترقُد الآن
في عطالة المذياع

أمس
قرأتُ إيميلكِ
ففكرت في أرمانوسة
وترحَّمتُ على جرجي زيدان
لكنَّ القاهرة ليست حلب
والحليب الذي سبحتُ فيه
وأنا أُبادِرُ نهدك
صار جُبنةً في البال
لماذا علينا أن نحبَّ هكذا عن بُعد
ونفكر في الحمام الزاجل
في اللمعةِ
تبرقُ في الذهن فيُنكرها القلب
وفي ريح الشمال

ما اسمكِ؟
قالتْ: إيمان
- ولكنَّ طريقي كافرٌ
والمزيدُ من المعاصي بانتظاري،
فابتسَمَتْ..

فكرتُ في زنوبيا
في جلال الدين الرومي
في صبري مدلّل
وفي "يا مال الشام
  
لكنَّ الشام ليست حلب
والموسيقى التي في الروح
لا تسمعها الآلات
انفُخي في ناي البُعد
لتدنُوَ ريحُكِ
وأشعلي الغيوم في قنديل المساء
أمطري قليلاً
لتخضرَّ صحرائي
وأعيدي غيمة الحليب
إلى دولاب نسيانك
لأتذكر سماءك أكثر
وأحلم ليلاً
بنجوم عينيك

...قلتِ لي: اسمُكِ
..آهٍ
.لكَمْ آمَنْت

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1. Imen : nom désignant croyance et foi.
2. Armanoussa : princesse égyptienne.
3. Jorji Zaidane : écrivain libanais.
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